EX TIME
En 1971 , Franck Landron a 13 ans. Ses parents lui offrent un reflex Canon FTQL. Il commence à mitrailler à la sauvette ses copains de collège « sans se faire chopper par les profs ». C’est donc par le jeu que commence cette prolixe et intime collection d’images.
Au cours de ses premières années, il affine son langage photographique, son sens du cadrage, son goût pour l’expérimentation : ce sont les débuts instinctifs d’une vie personnelle et professionnelle vouée à la création et à la narration et dont la photographie sera à la fois le témoin et le moteur.
Des autoportraits ponctuent l’ensemble de cette traversée photographique qui commence en 1971 et ne s’arrêtera plus. On y voit Franck Landron grandir et mûrir parmi sa bande de copains. On partage avec lui ces amitiés fidèles et ces intenses moments de complicités, de transgressions aussi. L’effronterie des débuts est d’ailleurs bientôt doublée d’une jouissive révolte dans des clichés pris à la fin de son adolescence, pendant ses années d’études en école d’architecture.
L’humour et la fraîcheur sont aussi au cœur de ce corpus d’images. La photographie chez Franck Landron est un lieu de récréations, de défis et d’expérimentations joyeuses et frondeuses. Elle affiche aussi un goût pour l’iconoclasme loin des règles de composition classiques.
En filigrane, une certaine gravité affleure.
Cette légère et présente angoisse qui donne relief et épaisseur à ce bonheur photographié. Au fur et à mesure que se construit cet album, cette antichambre de l’oubli, la peur du temps qui passe, tout comme la fragilité de l’instant ou la gravité de l’enfance deviennent perceptibles.
Franck Landron nous embarque dans la première partie de son histoire intime. Avec une maîtrise non démonstrative, acquise au fil de ces milliers de photographies, il semble nous dire, derrière un sourire caché, avec malgré tout une pointe de pessimisme : « On s’est bien marré quand même ...»
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